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Foil

Interview Matthieu Etxebarne

Par Charlotte Dalmont

Prof de surf au club de Bidart et foileur de gros, à 22 ans, Matthieu Etxebarne Aguirregomezkorta a surfé une vague mythique il y a quelques mois, à Jaws, dans l’archipel d’Hawaï. Plongée au cœur de cet exploit.

Fin novembre, tu as surfé une vague d’anthologie à Jaws, en foil. Raconte-nous cette expérience.

Matthieu Etxebarne Aguirregomezkorta : C’était un rêve d’enfant. Tout s’est goupillé au dernier moment : le logement, la voiture, le jet-ski pour nous tracter jusqu’à la vague. On avait rendez-vous à 5 heures du matin au port de Kahului, à côté de Jaws. Il y avait une atmosphère particulière. Les vagues étaient énormes, il faisait grand soleil, c’était parfait. On entendait ce son sourd quand les vagues cassent. Quand mon tour est arrivé, je suis rentré dans une phase d’extrême concentration. C’était dur, ça allait vraiment vite. Quand j’ai fini ma vague, j’étais tellement concentré que je n’ai pas eu le temps de me rendre compte comment elle était. En arrivant près des bateaux, j’ai vu tout le monde hurler, les bras levés. J’ai mis du temps à réaliser ce que j’avais fait.

La préparation (physique et mentale) doit être intense pour surfer ce genre de vague…

M.E.-A. : Bien sûr. La préparation physique est une grosse partie. Je m’entraîne beaucoup en piscine pour faire de l’apnée. Quand on prend de tels chocs il faut être solide musculairement. Je fais un peu de stretching. Pour moi, dans le surf ou le foil de grosses vagues, le mental va être bien plus important que le physique. C’est beaucoup de travail en amont.

Quand t’es-tu tourné vers le surf de gros ?

M.E.-A. : Je ne me suis jamais réveillé un matin en me disant je veux surfer des grosses vagues, c’est venu naturellement. Quand je faisais du bodyboard, j’étais toujours le casse-cou. Petit à petit, j’ai surfé des vagues de plus en plus grosses. J’avais juste envie de m’amuser. Je me suis toujours senti bien dans des vagues énormes.

Matthieu Etxebarne
© Brian bielmann

Le foil de grosses vagues est un sport dangereux. Tu t’es blessé à la tête quelques semaines après avoir surfé cette vague à Jaws. Cet accident est-il arrivé au bon moment ?

M.E.-A. : C’est vrai que c’est un sport super dangereux. Être sur un mât qui fait un mètre de long, en suspens et en équilibre, à 70 km/h sur une vague de dix mètres, forcément ça rajoute du danger et de la peur. Oui, cet accident est arrivé au meilleur moment. J’ai eu la meilleure vague de ma vie, j’étais en pleine confiance et l’océan m’a envoyé une piqûre de rappel. Continuer à pousser les limites, oui, mais en me cadrant un peu plus.

Quels sont tes objectifs sportifs en 2024 ?

M.E.-A. : J’ai du mal à parler de mes objectifs tant que je ne les ai pas réalisés. Comme Jaws, à part mes parents ou des amis très proches, personne ne savait que je voulais y aller. Pour 2024, j’ai envie de continuer à voyager, de foiler les plus belles et les plus grosses vagues au monde et continuer à pousser les limites de mon sport en amenant de nouvelles choses.

Matthieu Etxebarne
© Sébastien Minvielle

Comment vois-tu l’avenir du foil ?

M.E.-A. : C’est un sport qui est arrivé assez tard par rapport au surf. Il y a eu une grosse explosion il y a six ans. C’est rigolo d’avoir un sport où rien n’a été fait et où tout est possible. Cela me plaît de pousser les limites de ce sport. Je crois en ce sport et au futur où on pourra prendre les plus grosses vagues du monde en foil. C’est un sport qui coûte très cher, c’est pour ça que je travaille à côté. J’ai aussi l’avantage d’avoir des marques qui me soutiennent comme le concessionnaire Groupe Clim et la marque de foil Phantom.

Au sommet de la vague

Les Français commencent à se faire un nom dans le surf de grosses vagues. Dans la websérie DEEP IN, le Bayonnais Pierre Rollet partage les coulisses de son quotidien de surfeur de grosses vagues. Il espère bien percer au plus haut niveau mondial. Autre nom à retenir, celui de Clément Roseyro. Le Biarrot a récemment réalisé une belle performance en terminant deuxième du Nazaré Challenge, au Portugal. À 24 ans, il fait une entrée fracassante dans le monde du surf de gros.

matt.etxebarne

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