Côte Basque Madame N°40
© Sébastien Minvielle
SON
26 avril 2024
Interview Pierre-Emmanuel Calmel
Charlotte Médot
En février dernier, Le Connecteur a lancé Pionniers, un projet unique et inspirant d’open innovation. Le parrain de cette première édition n’est autre que Pierre-Emmanuel Calmel, entrepreneur et fondateur de Devialet, la marque française de référence en matière d’audio. Côte Basque Madame s’est entretenu avec lui pour recueillir son expertise et vous livrer ses recommandations pour adopter la meilleure qualité de son dans votre maison.
Qu’est-ce qui vous a attiré dans le secteur de l’acoustique ?
Pour moi, la musique est ce qu’il y a de plus universel. Quand on regarde un film, on traduit les dialogues, mais pas la musique, car c’est un langage international. Elle est sous l’emprise de notre cerveau conscient et inconscient, c’est-à-dire qu’une partie est accessible à notre intelligence et l’autre à nos émotions. C’est pour ça que certaines sensations sont exacerbées quand on l’écoute.
Et quel est le déclic ? Qu’est-ce qui vous a motivé à développer des systèmes audio ?
Tout démarre en 2003, avec le boom du home cinéma. Il y avait beaucoup d’enceintes connectées et donc une perte de qualité. Je trouvais cela dommage et dommageable pour l’émotion ainsi que l’écoute. C’est ainsi que je me suis lancé, je voulais créer le meilleur ampli au monde.
Selon vous, comment peut-on expliquer l’exigence accrue des consommateurs en matière de son ?
On est dans un monde de plus en plus bruyant et l’audition est sûrement notre sens le plus sous-estimé. On écoute en permanence et notre cerveau traite toutes les micro-informations autour de nous. Si elles sont déformées par un système qui reproduit mal le son, ça va nous fatiguer. C’est parce que les gens ont pris conscience de cela que nous avons désormais des systèmes qui tendent vers plus de qualité.
Et comment vous êtes-vous adapté aux attentes des utilisateurs ?
Avec Devialet, j’ai internalisé beaucoup de compétences de domaines différents : électronique, mécanique, acoustique, design, etc. Quand on arrive à faire travailler tous les métiers en synergie, on obtient de meilleurs résultats, mais ça reste une quête sans fin.
On note aussi cette volonté d’investir dans des objets esthétiques et ça, vous l’aviez plutôt bien anticipé, comment avez-vous fait ?
Dès la création de l’entreprise, on a eu la volonté de proposer des produits iconiques et durables. Le meilleur produit, ce n’est pas celui qui se recycle, c’est celui qui se garde. Mon partenaire, Emmanuel Nardin, a réussi à transformer la forme sphérique originelle de l’enceinte Phantom, en ajoutant sa patte et en restant neutre. Plus un objet est simple, plus il est intemporel et plus il est beau. C’est tentant d’ajouter des fioritures, mais ça ne vieillit pas bien. Dans son intérieur, il faut miser sur la simplicité, car quand un produit est compliqué au niveau esthétique, on s’en lasse et il devient obsolète.
Quelles sont les règles de base pour bien s’équiper ?
Il faut se rendre en magasin pour être bien conseillé. Misez ensuite sur une pièce de votre maison, renseignez sa taille, son usage et vos besoins afin que les vendeurs puissent vous orienter vers le bon produit.
Et sur lesquels de vos produits faut-il miser pour obtenir la meilleure qualité de son ?
L’idéal est d’avoir une enceinte dans chaque pièce. Pour commencer, notre enceinte portable est super, car elle se suffit à elle-même. Mais si vous préférez la Phantom, le mieux c’est d’en posséder deux afin de bénéficier d’un son stéréo et d’une représentation spatiale de l’image.
Quelle est la pièce idéale pour écouter de la bonne musique ?
Le salon, sans hésiter. C’est le lieu de vie !
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