« J’ai grandi dans une famille de musiciens », pose d’entrée Emmanuelle pour expliquer son amour de la musique et du violoncelle en particulier. Son père, Jean Bacquet, était chef du chœur régional Nord-Pas-de-Calais. Vivre de la musique lui est apparu comme une évidence. Ses deux frères sont contrebassistes à l’Orchestre national de France et elle, violoncelliste. Elle a choisi l’instrument à l’âge de 9 ans, et ne l’a jamais lâché depuis. Après des études de musicologie et un passage au Conservatoire national supérieur de musique de Paris (CNSM), elle a intégré le conservatoire du Pays basque en tant que professeure et musicienne, il y a déjà vingt-cinq ans.

« J’ai un métier incroyable, je peux faire beaucoup de musique de chambre, de l’orchestre, et de l’enseignement. », sourit-elle. L’orchestre est en effet rattaché au conservatoire Maurice Ravel, à Bayonne. Les musiciens sont ainsi membres de l’orchestre et professeurs au conservatoire. Une configuration « rare » dont Emmanuelle aurait aujourd’hui du mal à se passer et qui fait « la force » du conservatoire basque. « Continuer de pratiquer lorsque l’on enseigne permet de rester vivant et en lien. On enseigne aussi la pratique de la scène à nos élèves. Le fait de côtoyer les musiciens, c’est très concret pour eux. »

« La particularité de notre orchestre, comme il n’est pas permanent, même si on joue régulièrement, c’est qu’il dégage une grande énergie. Tous les chefs d’orchestre le disent. C’est un orchestre très réactif, qui a envie de donner le meilleur de lui-même. Il y a toujours cette petite étincelle qui est propre à l’ensemble de Bayonne », explique Emmanuelle.

Malgré les nombreuses heures d’enseignement et de pratique quotidiennes, Emmanuelle aime s’investir dans d’autres projets : des concerts avec le collectif « Ezekiel », constitué de trois ou quatre musiciens, et des concerts effectués pour l’association « Don du son » qu’elle a fondée, auprès des malades de l’hôpital (notamment au CHU de Bayonne, à l’hôpital marin d’Hendaye ou à Saint-Jean-de-Luz auprès de personnes dans le coma ou en éveil de coma). Certains de ces concerts en comité restreint se font avec ses élèves ou d’autres élèves du conservatoire. Une expérience qui « donne du sens et des rencontres magnifiques ». « Mon envie de donner le plus possible de musique à d’autres prend de plus en plus de place. La musique apporte quelque chose, elle nourrit les sensibilités. On a vraiment besoin d’art », conclut-elle.