Côté Jardin

Côte Basque Madame N°41

Chronique jardin

Ode aux bancs de jardin

Par Olivia Adriaco

L’Art des jardins est un art du regard, donnant corps à une image de la nature. Les verbes « regarder », « contempler », « lire », « rêver », « bavarder », « s’embrasser » pourraient-ils se conjuguer sans ces meubles indispensables que sont les bancs ?

Ils orientent le regard, amènent à découvrir une scène particulière, offrant un moment de détente et de plaisir. Ils ne servent donc pas qu’à s’asseoir… Dans un jardin, ils peuvent être un but, conclure une perspective, tout en appelant le promeneur à se rendre jusqu’à eux. On les fait parfois surdimensionnés, pour qu’ils paraissent plus proches, plus faciles à atteindre, ou a contrario rétrécis dans leurs proportions, parce qu’ils doivent être, avant tout, un point focal. Ils s’ornent de chimères en pierre ou se font en bois, se géométrisent en fer forgé ou en fonte… Au-delà de leur apparence et de leur rôle ornemental dans leur position géographique, ils peuvent encore s’enrichir d’une nouvelle fonction dès qu’on les a atteints, leur objet devient alors secondaire.

En se retournant par le phénomène de la lecture renversée, le promeneur découvre alors un autre paysage que celui, pourtant, au long duquel il avait cheminé.
L’emplacement des bancs peut être encore plus subtil ; en les plaçant aux endroits stratégiques de sa composition, le créateur du paysage appelle le promeneur à faire halte, à s’attarder, il invite ce dernier à diriger son regard vers un point précis.

Ce caractère d’immobilité perdure jusqu’à la Renaissance. On doit attendre le xviie siècle pour que naisse dans les jardins l’idée d’un siège mobile. C’est Louis XIV qui fait sortir de ses résidences des fauteuils destinés à meubler les intérieurs, mais qu’on emporte dehors au gré de ses désirs, avant de les rentrer à couvert. Le pli est pris, le banc devient vite un meuble de jardin à part entière. C’est au xixe, quand la promenade au sens où on l’entend encore aujourd’hui est consacrée, que le banc de jardin s’émancipe véritablement. Mais un banc n’est-il pas fait d’abord pour contempler, bavarder ou rêver… Aurait-il perdu au fil du temps un peu de son romantisme ?…

Olivia Adriano : Architecte-Paysagiste 

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  • BANNIERE LATERALE 10 ANS

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