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Rencontre

André Elustondo, parcours d’un autodidacte

Par Patricia Perelló

Grande école de commerce ? Faculté prestigieuse ? Très peu pour lui. André Elustondo est un self-made-man, un autodidacte, l’un de ces chefs d’entreprise qui ont le sens du business quasi inné et la passion de l’entrepreneuriat chevillée au corps. L’entrepreneur nous a reçus à Saint-Jean-de-Luz, au concept store de la Maison Jean-Vier, centre névralgique de la marque dont il est le P.-D.G. depuis 1996. Futurs entrepreneurs, dégainez calepin, stylo, et prenez note !

Issu d’une famille originaire de Béhobie et Zarautz, André Elustondo tient sa passion de l’entrepreneuriat de sa grand-mère, restauratrice, et de son oncle, directeur d’usine à Béhobie : « Chaque dimanche matin, mon père et mon oncle m’amenaient à l’usine, j’ai probablement attrapé le virus à ce moment-là ! »

Une fois son CAP de mécanique en poche, André Elustondo devient technicien dans une fabrique d’armes à Hendaye dans laquelle son père est chef d’atelier. En parallèle, il se met à organiser des fêtes de quartier avec ses amis. En 1979, il organise son premier concert et fait venir Bernard Lavilliers. C’est un succès. D’autres concerts d’envergure internationale suivent. André fait face à ses premiers échecs : l’annulation de la tournée espagnole de Joe Cocker, puis celle du légendaire groupe de métal Motörhead. « C’était ma phase rock’n’roll ! », plaisante-t-il.

De la scène au monde des affaires

En 1982, il rachète l’entreprise Partarrieu : « Lorsque je reprends la société, je développe une gourde souple isotherme dotée d’une paille pour s’alimenter. » L’entrepreneur équipe les sportifs de haut niveau, tels que Cyril Neveu pour le Paris-Dakar, puis les pilotes de Formule 1. Il travaille sur le produit pendant plusieurs années, dépose une demande de brevet et, une fois obtenu, il le vend à de grandes enseignes. L’activité étant saisonnière, l’entrepreneur doit se diversifier, mais il conserve le cœur de métier de l’entreprise.

André Elustondo croise de nombreux chefs d’entreprise au cours de sa carrière, mais c’est son frère aîné, avec qui il était associé, qui devient son mentor. Des rencontres marquantes jalonnent également le parcours de l’entrepreneur, à l’instar de l’homme d’affaires Patxi Noblia, créateur de l’entreprise Sokoa, et de Bernard Mariette, ex-dirigeant de Quiksilver. De ces collaborations fructueuses, il apprend à créer de l’emploi au Pays basque à une époque où les opportunités sont rares : « Nous sommes passés de deux salariés à quatre-vingts à son pic le plus haut », confie l’entrepreneur.

Puis, en 1996, André Elustondo rachète les Créations Jean-Vier, cherchant à perpétuer ainsi une tradition, celle du travail ancestral de culture et de tissage du lin. Il crée un écomusée dans l’actuel concept store qui s’avérera être un gouffre financier, selon son propre aveu. C’est aidé de son fils, Marc, alors directeur général de l’entreprise, et de son équipe, qu’il repense intégralement sa stratégie d’entreprise : « On travaillait comme des chiens, nous n’avions pas le choix », admet l’entrepreneur. Un pôle design et décoration voit le jour. L’hôtel Madison à Saint-Jean-de-Luz, le Château de Brindos ou encore le Château de Théoule, près de Cannes, confient la décoration de leurs espaces à la marque : la Maison Jean-Vier renaît de ses cendres.

« Il faut être un peu fou pour entreprendre », confie l’homme d’affaires, et d’ajouter : « Il ne faut pas hésiter à chercher de nouveaux marchés sur des secteurs où l’on n’est pas toujours placé. » L’entrepreneuriat n’est pas un long fleuve tranquille et cela, André Elustondo le sait mieux que personne : « Les échecs forgent les réussites de demain. »

www.jean-vier.com

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