Côte Basque Madame n°43
© Côte Basque Madame
Rencontre
18 janvier 2025
La science au féminin
Par Charlotte Dalmont
Sous-représentées dans le monde scientifique, les femmes se distinguent malgré tout. Exemples avec Aliénor Rivière, récente lauréate du Prix Jeunes Talents France L’Oréal-Unesco pour les Femmes et la Science, et Ainhoa Leiceaga, ambassadrice de la dernière Fête de la science à Hendaye.
les femmes et la science
Malgré des progrès significatifs ces dernières années, les femmes restent sous-représentées dans les carrières scientifiques. Elles n’occupent que 29 %(1) des postes de chercheurs en France, et 31,7 %(2) au niveau mondial. Avec la 18e édition du programme L’Oréal-Unesco pour les Femmes et la Science, la Fondation L’Oréal encourage les jeunes filles à croire en leur potentiel et à se tourner vers des carrières scientifiques, pour contribuer à combler l’écart entre les genres dans le domaine scientifique. Cette année, une jeune femme dont la famille est originaire de Mouguerre a été distinguée par la Fondation L’Oréal parmi trente-quatre autres chercheuses.
En octobre, Aliénor Rivière a reçu à Paris le Prix Jeunes Talents L’Oréal-Unesco. Une distinction importante pour la jeune chercheuse de 27 ans, doctorante au PMMH (Physique et mécanique des milieux hétérogènes), laboratoire de l’ESPCI (École supérieure de physique et de chimie industrielles) de Paris.
« J’ai obtenu une dotation de 15 000 € qui va me permettre de partir en conférence, de donner des séminaires, d’avoir une visibilité. C’est une reconnaissance par nos pairs et avec un peu de chance cela créera des vocations », confie-t-elle.
Pour Aliénor, le déclic s’est produit au collège, après une rencontre avec un chercheur en astronomie. Suite à cette rencontre, elle s’oriente vers des études scientifiques et se spécialise en mécanique des fluides. Elle a consacré sa thèse à la compréhension et à la modélisation d’un phénomène : la formation des bulles océaniques, centrales pour les échanges gazeux air-liquide et notamment atmosphère-océan.
Un enjeu crucial au regard du rôle fondamental que jouent les océans dans le stockage de gaz, notamment à effet de serre, ainsi que dans la formation des nuages.
Être connecté à la science
Elle aussi consacre sa vie à la science. Ainhoa Leiceaga, 22 ans, étudiante en physique-chimie à l’Université de Pau et des pays de l’Adour et surfeuse de haut niveau, est passionnée par son domaine.
Amoureuse de la nature, elle s’engage au quotidien pour l’écologie, l’environnement et la science. Elle a eu l’honneur d’être ambassadrice de la Fête de la science à Hendaye, en octobre dernier.
Une expérience incroyable pour la jeune Basque, comme elle le raconte : « J’ai eu l’occasion de véhiculer les valeurs de la Fête de la science autour de moi, de partager ma passion avec le public, de les guider tout autour du village et de raconter mon expérience. Selon moi, il est important d’être connecté à la science parce que cela nous permet de comprendre ce qui nous entoure. » Elle s’engage aussi auprès d’associations comme Pure Ocean, une ONG basée à Marseille « qui lève des fonds pour des projets scientifiques de préservation de l’environnement, de recherche sur les fonds marins ou encore de restauration des coraux », dont elle est ambassadrice. Surfeuse, Ainhoa a ce besoin d’être connectée à l’océan. Elle envisage d’ailleurs de poursuivre ses études vers un master en océanographie.
(1) Rapport du MESRI, 2023
(2) Rapport de l’Unesco sur la science : Une course contre la montre pour un meilleur développement, 2021
L’Institut Marie Curie s’implante au Pays basque
Le Pays basque compte de nombreux laboratoires de recherche, notamment une dizaine au sein de l’Université de Pau et des pays de l’Adour, mais aussi au sein du pôle Izarbel, à Bidart, où un projet d’implantation de l’Institut Marie Curie devrait voir le jour en septembre 2025.
« Au Pays basque existe tout un écosystème de recherche et d’innovation qui permet de rendre ce genre de projet crédible. Ce serait la première fois que l’Institut Marie Curie ouvrirait un laboratoire en dehors de la capitale. C’est tout un symbole et une véritable récompense », souligne Bixente Etcheçaharreta, porte-parole de la Région Nouvelle-Aquitaine, qui s’est engagée sur le financement du matériel scientifique pour ce projet (voté en séance plénière).
La Communauté d’agglomération du Pays basque devrait également apporter son soutien sur l’aspect immobilier.
À la tête de ce projet se trouve Leïla Perié, directrice de recherche au laboratoire physico-chimie Curie, médaillée de bronze du CNRS en 2023, dont les recherches portent sur le comportement des cellules sanguines.
Le laboratoire regroupera une quarantaine de chercheurs de rang international. Les recherches porteront sur la question de la lutte contre le cancer.
Une dimension participative entoure également ce projet, comme l’explique Bixente Etcheçaharreta :
« Nous avons à cœur d’impliquer des citoyens du territoire dans les débats sur la recherche. Un travail de médiation sera effectué entre les chercheurs et les citoyens. »
Toute une animation ouverte au public, à travers des conférences et des ateliers, sera organisée autour de la science.
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